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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 18:20

 

10.b

 

 

Les solutions de ces défis existent ; elles ne peuvent être que politiques

 

Ces grands défis deviennent si colossaux et si coûteux que les Etats, pris individuellement, n’ont pas, et n’auront plus les moyens de les résoudre.

Les économistes ont beaucoup travaillé sur ces problèmes qu’ils ont analysés et critiqués. Ce sont les Naomi Klein[18], Susan George[19], Robert Reich[20], Joseph E. Stiglitz[21], Immanuel Wallerstein[22], Edgar Morin[23], Stéphane Hessel & Edgar Morin[24], Daniel Cohen[25], Pierre Grou[26], J.M. Harribey & D. Plihon (ATTAC), J.-P. Pagé[27], d’Askanazy et al[28]., et de beaucoup d’autres qui n’ont pas eu la même diffusion… Ils ont démontré les biais et les limites du système néolibéral et quelles étaient les solutions à adopter d’urgence pour revenir à un équilibre indispensable sous peine d’extinction.

 

Quelles sont les propositions des spécialistes ?

 

Le système économique supercapitaliste arrivant manifestement à ses limites, une régulation financière mondiale s’impose d’urgence, mais les politiques n’ont plus la maîtrise totale des décisions, à cause de la prééminence prise par les milieux financiers et leur lobbying efficace. Pour éviter le mur, la conclusion majeure que l’on peut tirer de ce bilan économique est qu’il faudrait de nouveaux accords financiers aux échelles nationales, supranationales et mondiale. Ce pourraient être, d’une part des Accords européens et d’autre part, à plus grande échelle, de nouveaux Accords de type Bretton Woods qui proposeraient de mettre en œuvre à toutes les échelles les solutions suivantes :

 

(1) reprendre le pouvoir aux puissances d’argent et réintroduire une régulation des marchés et de la finance. Il faut absolument re-réguler les marchés. Car comme le disait Machiavel « L’appétit des plus forts est insatiable, seules les lois peuvent le contenir ». La reprise du pouvoir sur la finance sera très difficile, car ce sont les marchés qui imposent actuellement des technocrates financiers à la place de vrais politiques, en particulier le « Gouvernement Sachs », comme nous l’avons vu plus haut. Ces nominations montrent bien que les financiers l’ont emporté sur les politiques pour imposer leur gestion économique et faire appliquer leurs lois des marchés ; un vrai recul de la démocratie. Il serait étonnant qu’ils acceptent de réguler les marchés et réintroduisent plus d’égalités dans la répartition des efforts demandés à la population, ce qui irait contre leur dogme du Consensus de Washington. Les politiques doivent réagir d’urgence, pas seulement par des imprécations, mais par des décisions énergiques… L’interdiction des ventes à nu sur les Credit Default Swaps (CDS)par le Parlement européen[29], est peut être une première étape de lutte contre les spéculations sur les dettes souveraines, mais beaucoup trop limitée.

 

(2) lutter contre les paradis fiscaux pour les supprimer. Parmi les actions prioritaires à mener, il y a la suppression des paradis fiscauxqui font perdre aux Etats des sommes considérables en milliards de dollars et d’euros. Or, rien n’a été fait sur les paradis fiscaux qui continuent de fonctionner à des taux d’imposition très bas (0% à 10% et pas de droits de succession sur les actions) et où, selon le FMI, se cacheraient au moins 13.000 milliards de dollars ! Le G20 a reconnu la responsabilité fiscale des entreprises multinationales dans les pays en voie de développement et s’est engagé à lutter contre les paradis fiscaux en publiant chaque année leur liste, ce qui ne sert strictement à rien, s’il n’y a aucune sanction. Il faudrait déjà interdire aux sociétés la possibilité de créer des sociétés offshore avec compte aux îles Vierges britanniques (Tortola, etc.), îles Caïmans, Seychelles, Chypre, Maurice, Hong-Kong, Macao, Anguilla, Panama, Delaware (USA), Ras-al-Khaimah, Belize, Jersey, Guernesey, Andorre, Monaco, Gibraltar, Costa Rica, Bahamas et la Suisse. Fort heureusement, le président Barak Obama a fait voter une loi qui entrera en vigueur au 1er janvier 2012 obligeant les établissements financiers opérant aux Etats-Unis à déclarer au fisc américain tous les citoyens qui ont des comptes dans les filiales[30], sous peine de perdre leur licence, afin de supprimer les avantages des entreprises et particuliers disposant de comptes à l’étranger, comme par exemple aux îles Caïman où l’on trouve 18.000 sociétés à la même adresse ! Il en attend quelque 200 milliards de dollars. Qu’attendent l’Europe et la France en particulier, pour faire la même chose avec la Suisse, le Lichtenstein, le Luxembourg, Jersey, Guernesey, Andorre et Monaco, sachant par exemple que la fraude italienne déposée en Suisse est évaluée à 180 milliards et celle de la Grèce à 120 milliards d’euros ! Mais le système bancaire se défend astucieusement. L’Allemagne voulant récupérer une petite taxe sur son évasion fiscale, a signé les Accords Rubik avec la Suisse qui permettent à la Suisse de conserver son secret bancaire. La France a refusé avec raison de signer cette convention qui rend l’évasion fiscale légale ! Il faut aussi interdire les bourses virtuelles incontrôlées qui spéculent virtuellement à outrance sans avoir les fonds nécessaires, sans prendre de risques personnels.

 

(3) interdire aux banques le cumul des activités de banque de dépôt et de banques d’affaires ou d’investissements et les remettre au service de la Nation. C’est une action prioritaire, qui conditionne les autres choix. Il s’agit de faire en sorte que les banques redeviennent au service de l’économie, des PME-PMI, des investissements créateurs d’emplois, des populations qui veulent se protéger par des économies et subventionner l’achat de leurs logements et qu’elles ne travaillent plus exclusivement pour leurs propres profits. Il serait peut-être temps de re-nationaliser, au moins temporairement, les banques qui ont mal géré leurs fonds. Il est impensable que l’Etat augmente son déficit pour renflouer les banques qui ont spéculé. L’expérience de l’Islande[31] montre qu’il peut être parfois préférable de laisser les banques faire faillite que de surcharger les contribuables de sacrifices comme le reconnaît le prix Nobel d’Economie Paul Krugman. Mais l’urgence est surtout de préserver les dépôts des particuliers, car ils ne sont pas responsables des risques pris par les spéculateurs qui ont développé des produits toxiques rémunérateurs et devraient assumer leurs pertes ; ce qui est normal lorsque l’on joue au casino ! Malgré la réaction des Anglais au projet de Nouveau Traité européen signé par 26 membres de l’Union le 9/12/2011, que David Cameron a refusé de signer pour ne pas mettre les banquiers de la City en difficulté, la Grande-Bretagne vient d’adopter officiellement et malgré le lobby de la City, le « Rapport Vickers [32]» qui suggère enfin de séparer les activités de dépôts de celles d’investissements et de renforcer les fonds propres des banques, selon les normes de Bâle 3, permettant ainsi de mettre à la disposition des PME et des ménages, des prêts et de diminuer les risques. Mais l’application de ces réformes de structure, dont le lobby essaye de retarder la mise en œuvre, est prévue seulement en 2019, ce qui est beaucoup trop tard ; il faudrait le faire dès 2012 ! Il faudrait aussi adopter la « règle Volcker » de la loi de réforme de Wall Street (Dodd–Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act)[33], que les USA du Président Obama ont adopté le 21 juillet 2010. Elle interdit aux banques d’investissements de spéculer avec leurs capitaux propres de fonds de pensions. Les banques de dépôt n’auront plus le droit de détenir des fonds spéculatifs (produits dérivés). Pour que les pays anglo-saxons, créateurs et grands défenseurs du supercapitalisme, en soient arrivés à ces réformes de base des structures, cela signifie qu’ils ont compris que les dégâts causés par les excès des banques risquent de détruire l’économie et entendent enfin le re-réguler. Mais cette mesure ne toucherait pas les vraies banques d’investissement comme Goldman Sachs et Morgan Stanley! Qu’attendent l’Europe et  la France pour en faire autant ? Qu’il soit trop tard ?

 

(4) introduire la taxation des transactions monétaires internationales qui incitent à la spéculation financière. Il faudrait créer la fameuse taxe Tobin[34] ou taxe Robin des Bois, contre la spéculation financière, réclamée depuis sa création par le mouvement ATTAC[35]. Certains ont calculé qu’une taxe aussi limitée que 0,05 % permettrait de collecter 200 milliards d’euros[36]… Voilà une façon de colmater bien des déficits mondiaux. La réunion du G20 à Cannes en novembre 2011, en a parlé et certains l’ont même souhaité, mais comme les USA, la Chine, le Canada, la Russie, la Suède et la Grande-Bretagne étaient contre, elle n’a pas été adoptée.

 

(5) réguler le fonctionnement des Etats qui ne peuvent plus vivre ainsi au-dessus de leurs moyens en creusant leurs déficits, mais réduire les taux d’emprunts jusqu’au remboursement des dettes. Nous avons vu que l’augmentation des déficits et de la dette publique venait du fait que les gouvernants de droite comme de gauche n’ont pas respecté les critères du Traité de Maastricht. En effet, la croissance des dépenses publiques depuis 1982 a dépassé la croissance de l’économie réelle. Nous avons vu que cette croissance exponentielle était due en partie à la loi de 1973 de G. Pompidou sur la réforme de la banque de France qui a imposé à la France d’emprunter aux banques à des taux élevés, alors qu’auparavant l’Etat pouvait emprunter à la banque de France à taux zéro. Ne pourrait-on pas revenir sur cette loi, même si elle implique une certaine inflation ? Nous avons vu que la dette réelle n’était pas très élevée, mais que les intérêts versés aux banquiers étaient démentiels…

Désormais au point où en est la situation, la réduction des déficits est essentielle, mais elle doit se faire intelligemment, à long terme, en laissant s’instaurer une part mesurée d’inflation et en relançant de l’économie. Ainsi, l’acceptation aux USA du relèvement du plafond de la dette va se traduire par 4% de réduction des ressources des pauvres et aucune augmentation d’impôts pour les riches, pas même les 2% demandés par le Président Obama ! La chute des bourses enclenchée par la baisse de la note financière des Etats-Unis de AAA à AA+ par Standard & Spoor’s le 6/08/2011, est un symptôme qui montre l’inquiétude du monde boursier, toujours prêt à spéculer sur les chocs financiers pour en tirer de nouveaux profits.

Les dettes des pays européens doivent être réduites par une concertation et la mise en place d’une gouvernance européenne financière et économique solidaire, mais exigeante sur la gestion politique (point 8). La réduction des déficits implique une réduction des dépenses dans des secteurs comme la défense dont les budgets explosent avec les interventions françaises à l’étranger, mais en préservant l’essentiel pour la vraie défense… Le remboursement de la dette se fait actuellement en France au taux de 3,5% ce qui représente environ 60 milliards d’euros/an, mais si les taux augmentaient avec la perte du triple A, elle pourrait passer à un taux de 5% et alors à 85 milliards/an ; ce qui absorberait les effets du plan de rigueur dont profiteraient les spéculateurs à l’affût du moindre profit. Etant donné que la BCE, ne peut, d’après ses statuts, prêter aux Etats, il y aurait un moyen de contourner juridiquement cette clause, une solution préconisée par Jacques Sapir[37], celle de réquisitionner temporairement les banques centrales et les amener à créditer le Trésor Public entre 500 et 750 milliards d’euros permettant de racheter les titres détenus par les non-résidents, ce qui aurait pour effet de réduire les effets des intérêts de la dette.

Il faudrait pour soustraire la France à la pression des agences de notation qui conditionnent les marchés et les taux de remboursement de la dette, que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) devienne une vraie banque ayant le pouvoir d’emprunter auprès de la BCE qui dispose de 500 milliards d’euros de fonds propres, à un taux intéressant de 1,25%[38]. Or l’Allemagne de Mme Merkel s’y oppose, alors qu’elle autorise les banques à le faire, ce qui aberrant et montre qu’elle favorise effectivement la finance mondiale aux détriments des Etats ! Que penser des banques se finançant à 1,25% à la BCE et revendant leurs emprunts à 3,5 ou 7% aux Etats en difficulté ! Une véritable escroquerie organisée. Où est la solidarité européenne ? Une solution complémentaire pourrait être de dévaluer l’euro par rapport au dollar[39], avec une parité de 1,1 ou 1,2 au lieu des 1,34 actuels, ce qui rendrait de la compétitivité à nos industries.

 

(6) mettre hors la loi les agences de notations financières. Ces agences devraient être très contrôlées, ou plutôt supprimées, pour le bien de commun de l’économie mondiale, car elles ont fait des erreurs magistrales exprimant leurs incompétences et qu’elles alimentent la spéculation, puisque les investisseurs se décident en fonction de leurs notations.

La mise sous tutelle de l’économie européenne par Standard & Spoor’s en décembre 2011 montre aussi comment cette agence travaille en fait pour la finance et la politique américaine en détruisant l’Europe qui la concurrence trop. Mais la Chine s‘y met aussi avec l’agence Dagong[40] (Dagong Global Credit Rating) qui, le 08/12/2011, a dégradé la note de la dette souveraine de la France de AA- à A+, en raison du manque de vitalité de son économie et de la faiblesse de sa compétitivité internationale. 

Ce qui est étonnant c’est que les responsables gouvernementaux européens ne réagissent pas clairement et rapidement en discutant le bien-fondé de ces notations tendancieuses qui entraînent la spéculation et affaiblissent l’Europe par l’augmentation des taux d’emprunts inconsidérés. Aucune décision pour réguler le fonctionnement des banques n’a jamais été prise ! Rien n’est fait, que des imprécations sans suites ! Le rejet de la proposition de régulation des agences de notation montre encore une fois l’emprise financière anglo-saxonne sur la politique européenne. Il y a pourtant un projet de création d’une Agence de notation européenne qui serait la bienvenue, si elle est vraiment indépendante des intérêts financiers et mise en place rapidement.

 

(7) changer la politique industriellequi a été abandonnée par certains pays occidentaux comme la France. L’Allemagne, plusieurs pays scandinaves, le Japon et les USA s’en tirent beaucoup mieux que nous. Autrement dit, on a laissé en France l’industrie se délabrer dans la production des biens d’équipement pour se spécialiser dans les secteurs des services (20 à 25% de perte d’emplois entre 1980 et 2007) et la finance selon le modèle anglo-saxon. Conséquence du choix politique anti-industriel français, les salaires dans les industries sont moins élevés que dans les finances, à l’inverse de l’Allemagne[41]. Il faut y ajouter les gains de productivité qui seraient à l’origine de près de 30% de pertes d’emplois entre 1980 et 2007 et de 65% depuis 2000, la concurrence étrangère étant responsable de la perte récente de 28% d’emplois[42]. On estime que l’industrie française a perdu entre 1980 et 2004, 1,5 millions d’emplois[43] et que le commerce extérieur s’est dégradé en conséquence dans nos exportations avec en octobre 2011 un solde en déficit de 6,24 milliards d’euros[44]. Il faut nous réindustrialiser en nous protégeant aussi par des renégociations des parités monétaires, notamment avec la Chine. Cette réindustrialisation des régions françaisespasse aussi par le financement de projets industriels à long terme ; c’est ce qu’ont fait les pays déjà cités.

Un soutien aux PME-PMI est aussi indispensable, car ce sont elles qui assurent la plus grande part des créations d’emplois (85%). Or en France les petites entreprises sont taxées à 37% et les entreprises de taille intermédiaire à 28%. Elles sont plus taxées que les grandes industries à cause de la déductibilité des intérêts d’emprunts, c’est-à-dire du report des déficits sur les bénéfices futurs ! La relève du taux de la TVA sur les travaux de rénovation des logements, de 5,5 à 7%, en 2012 va aussi handicaper les artisans. De nombreuses grandes entreprises du CAC 40 sont en outre exonérées de l’Impôt sur les Sociétés (IS)[45] et sont imposées, en moyenne, à 8%. Une sur quatre n’a pas payé d’IS en 2009[46]. Par exemple le groupe Total[47], Danone, Suez, Essilor, Saint-Gobain et Schneider ne payaient pas d’IS jusqu’à une décision récente. La suppression de la taxe professionnelle devait rétablir la compétitivité de notre industrie qui n’investissait pas assez et avait perdu 550.000 emplois. La dévaluation de l’euro par rapport au dollar que l’on vient d’évoquer permettrait à l’industrie française de reconquérir des marchés.

 

(8) réduire les inégalités et relancer la croissance par une réforme de la fiscalité. Elle passe essentiellement par une réforme de la fiscalité.Une fiscalité qui doit rétablir une augmentation progressive et proportionnelle des taxations en fonction des revenus de tous bords. Cela permettrait de rétablir une justice sociale par l’impôt. Car les hautes rémunérations ont en effet une part de responsabilité dans l’augmentation des déficits publics, comme le souligne justement Martin Hirsh[48], puisque l’on a compensé ces hausses indécentes par des prestations sociales pour essayer de maintenir la cohésion sociale. Hirsch dans le rapport du Conseil d’analyse économique, propose de taxer à 50% les revenus au-delà de 100.000 euros par part, et à 60% ceux qui dépassent les 300.000 euros. Autrement dit, la réforme fiscale permettrait de réduire les inégalités trop criantes, de restreindre l’étendue de la grille des salaires par le haut de l’oligarchie en fixant des plafonds. Jusqu’ici ces rémunérations étaient décidées par des conseils d’administration de ‘consanguinité’ où chaque administrateur appartenait à d’autres conseils de sociétés en se renvoyant la balle par copinage. Il faudrait faire revoir ces Conseils d’administration où devraient siéger des actionnaires, pour définir les conditions d’attribution des rémunérations les plus hautes et il faudrait qu’elles soient affichées dans les entreprises. En Allemagne, en 2008, l’Etat a adopté une loi plafonnant les revenus à 500.000 euros et suspendant les bonus et dividendes. Qu’attend la France pour ne faire autant ? alors qu’en Grande-Bretagne, pays du néolibéralisme sauvage, il n’y a aucune limitation des rémunérations, ni des stock-options et des bonus. De ce fait la rémunération des hauts dirigeants a augmenté en 10 ans de 108 % ! Même si la taxation des riches provoque temporairement la fuite de certains dirigeants et capitaux ; c’est une exigence morale. Si ces dirigeants veulent partir à l’étranger, qu’ils partent … Ils ne sont d’ailleurs pas sûrs du tout de trouver un meilleur emploi à l’étranger, où peu de Français sont de grands dirigeants. La France ne manque pas de compétences qui permettront à une nouvelle génération de gérer plus moralement et humainement les entreprises avec des traitements plafonds fixés en fonction de leurs résultats. Il faut d’ailleurs signaler que seize grands patrons ont demandé à être plus fortement taxés d’une contribution exceptionnelle, pour participer à l’effort collectif de solidarité[49]; ce qui est tout à leur honneur. De même les bonus devraient être aussi plafonnés.

Une réduction des traitements et indemnités et du train de vie du Président, des ministres, des députés et des sénateurs, donnerait aussi le bon exemple et une preuve de solidarité ! Nicolas Sarkosy a décidé dans son dernier plan  de rigueur de novembre 2011, de geler son salaire et celui des membres de son gouvernement ; ce qui est normal après l’augmentation de 70% des traitements ministériels sous Jean-Pierre Raffarin et l’augmentation de 170% de celui du Président sous un couvert de transparence…. Une réduction des bonus avait été souhaitée par le Premier ministre François Fillon, mais cela n’a pas empêché les banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et Natixis) de distribuer 1,86 milliard d’euros de bonus aux salariés à rémunérations variables au titre de 2010[50], ce qui montre bien la prévalence des financiers sur les politiques. Il faut d’autorité les réduire. Il faudrait surtout rétablir la classe moyenne en augmentant progressivement les salaires, ce qui redonnerait un peu de croissance, absolument indispensable dans la situation actuelle. Sans la croissance, la réduction de la dette sera plus difficile et plus longue. Pour relancer la croissance il faudrait aussi orienter l’épargne vers des investissements productifs, à condition qu’ils ne soient pas l’objet de spéculations intempestives. Elle pourrait s’orienter par exemple vers les nouvelles énergies qui seront nécessaires pour faire face à l’épuisement des ressources fossiles et au changement climatique. Il est évident aussi que l’augmentation du chômage fait baisser la consommation et réduit la croissance. En outre, comme la gestion des économies permettant les bénéfices indécents des banques s’est toujours soldée par des réductions des couvertures sociales ; il faudrait aussi ne pas les accentuer. Même le FMI, après avoir constaté les effets négatifs du Consensus de Washington qu’il a imposé à de nombreux Etats, recommande maintenant l’augmentation des budgets sociaux ; un changement de mentalité qui va dans le bon sens.

 

(9) instituer de véritables gouvernances financières européenne et mondiale crédibles des défis pour l’humanité. Comme tous les systèmes, la gouvernance se présente à travers une hiérarchisation des niveaux d’organisation exprimant la fractalité des systèmes critiques.Chaque niveau d’échelle doit faire l’objet d’une gouvernance adaptée à son niveau. C’est ce qui est fait généralement pour les niveaux locaux, régionaux et nationaux. Les gouvernances aux plus hauts niveaux de structuration continentale et mondiale sont la conséquence nécessaire de la mondialisation. Les économies des Etats sont en effet désormais liées, elles sont interdépendantes. D’où la nécessité des gouvernances économiques supranationales pour résoudre les problèmes supranationaux. Désormais un pays comme la France, ou même l’Allemagne, ne peut plus imposer de réformes qui vont à l’encontre des intérêts des autres pays de l’Europe ; on l’a vu récemment avec le Nouveau Traité européen auquel les Anglais ont refusé d’adhérer. Sans l’Europe, les pays qui la composent ne compteront plus devant les grandes puissances. À l’échelle des blocs aux économies gigantesques, la question est en effet encore plus difficile. Les négociations pouvant contrôler les finances et l’économie se font à une échelle plus grande, plutôt continentale, avec d’un côté les USA, de l’autre l’Europe et aussi le BRICS[51], les cinq pays émergents comprenant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. L’espace économique unique local de la révolution industrielle a été remplacé par une hiérarchie d’étages toujours plus vastes, depuis le local, régional, national, bloc continental (USA, Europe, BRICS) et mondial. D’un niveau à l’autre, on passe à une complexité toujours croissante. C’est pourquoi Grou[52] a proposé un projet global dans un « nouvel Esprit des Lumières », un projet multidimensionnel d’organisation des sociétés humaines, une réorganisation de la mondialisation, un projet préconisé aussi par Pagé, Hessel & Morin. Les solutions impliquent surtout des coopérations multiples avec tous les acteurs du monde, les banques, les entreprises, les politiques, les scientifiques à l’échelle de la mondialisation. Grou a en effet bien montré que « le conditionnement des êtres humains vers l’individu et l’instant présent a contaminé de plus en plus la population de la planète. La pensée microdimensionnelle[53], conséquence de la toute puissance de l’argent rapide, étend partout son mode de fonctionnement et génère un monde d’injustices qui exclut toutes formes de solidarité ».Autrement dit, la mondialisation a favorisé l’individualisme forcené au détriment du collectif, de la communauté nationale.

Seule une Europe solide et solidaire pourrait faire un contrepoids crédible aux grands Etats. La gouvernance au niveau européen est seulement en train de se mettre en place par la force des choses, à cause de la crise, mais trop lentement et elle est encore politiquement assez inexistante et inefficace comme on le constate avec les crises grecque et italienne qui sont devenues globalement européennes. Il faut dire que le choc des baisses de notation de Standard & Spoor’s et leurs impacts sur les taux d’intérêt ont forcé les Etats à s’entendre plus rapidement que prévu. Le projet de Nouveau Pacte d’Union de stabilité budgétaire décidé le 9/12/2011 et doit être signé en mars 2012, par 17 membres de la zone euro et de 6 autres pays européens, à l’exception de la Grande Bretagne qui l’a refusé pour ne pas introduire de surveillance du secteur financier, ce qui montre bien que ce pays veut absolument conforter la City et son système supercapitaliste auquel il a été l’un des premiers à adhérer, tout en  tentant de la reréguler avec le « rapport Vickers ». Autrement dit la Grande Bretagne va devenir la base de spéculation contre l’Europe. Une ‘règle d’or’ d’équilibre budgétaire a été conclue ; sera-t-elle respectée ? Elle s’accompagnerait de sanctions contre les Etats dont les déficits dépasseraient 3% et la dette 60% du PIB ; ce qui est le cas actuellement de la plupart des Etats européens ! La BCE a réduit son taux directeur à 1%, mais ne peut intervenir directement pour racheter des dettes à cause de son indépendance structurelle (comme celle de la banque de France depuis 1973 !). Mais elle fournira, hypocritement, 200 milliards d’euros au FMI pour intervenir à sa place et gérera le Fonds de secours de la zone euro, le Mécanisme européen de stabilité (MES). La mise au point d’un fond de secours permanent de l’Union monétaire est une étape importante dans la création d’une véritable gouvernance monétaire européenne.

Il faudrait traiter le problème à sa base pour réduire les dettes, en fait les intérêts. Une fois de plus, faut-il laisser ces banques centrales indépendantes qui ne sont plus au service des Etats, mais des profits ? Les règle du jeu peuvent être changées, lorsqu’il y a une volonté commune de gérer qui échappe au lobbying bancaire…

Au niveau mondial, l’ONU ne fait pas la preuve de son efficacité comme on le voit avec la Syrie, où deux membres, La Russie et la Chine, s’opposent à toute sanction envers un régime accusé de crimes contre l’humanité… Les intérêts locaux l’emportent toujours sur le bien général et la solidarité. On l’a vu aussi aux réunions sur le climat où les plus grands pollueurs refusent de prendre en compte le sauvetage de la planète pour accroître leurs profits ! Mais il ne faut jamais désespérer ; une grande catastrophe peut changer brutalement les mentalités …

 

(10) favoriser un changement nécessaire de mentalité et de comportement. Ce sera le plus difficile ; certains diront que c’est utopique, peut-être. Il faut réintroduire la responsabilité morale et sociale des grandes institutions financières comme le FMI, des dirigeants d’entreprises, mais aussi des dirigeants politiques.

Pour Edgar Morin[54] et Hessel & Morin[55], la réforme morale nécessaire passe par un développement de l’éthique individuelle avec « l’auto-examen permanent et l’aptitude à la compréhension d’autrui ». À plus grande échelle, il faut reconsidérer l’éthique à l’échelle mondiale, une véritable éthique du genre humain. Ce sera très difficile et très long… Toujours selon Morin, il faut aussi réintroduire la solidarité et la qualité de la vie. Une vision généreuse, mais utopique lorsque l’on voit le comportement des responsables. Il va falloir avoir de la volonté et de la pugnacité pour redresser le système.

L’Esprit des Lumières a permis de se libérer de la puissante domination de l’intégrisme de la religion[56], grâce à la liberté de penser, au développement d’un humanisme et à la prise en compte de l’universalité des êtres humains impliquant l’égalité de tous. Le Nouvel esprit des Lumières du XXIe siècle pourrait nous libérer de l’obscurantisme de l’argent,qui n’est pas une fatalité, mais le résultata de la dictature d’une oligarchie privée de la finance, trop irresponsable, qui s’est affranchie des contraintes démocratiques pour satisfaire son projet exclusif de la toute puissance de l’argent, le « Nouveau Veau d’or du XXIe siècle ». Il est évident que le pouvoir et l’argent corrompent l’homme, comme le montre l’histoire. Nous avons déjà évoqué à ce propos (chap. 8) ces Français, grands industriels, vedettes du show-biz et du sport, qui ne participent pas à l’effort de solidarité nationale pourtant nécessaire en ces temps de crise, en se faisant domicilier à l’étranger pour profiter de forfaits fiscaux avantageux. En outre certains osent s’immiscer dans la vie politique française ou sont investis par l’Etat pour représenter la France, comme Delon qui a acquis la nationalité suisse, au pavillon français à l’exposition universelle de Shanghai. Pourtant, beaucoup d’entre eux ont reçu la Légion d’Honneur postérieurement à leur exil ! Leur comportement moral indigne imposerait un retrait de cette distinction. La signature avec la Suisse des ‘accords Rubik’, même si elle permettrait de récupérer quelques petites taxes, légaliserait ces fraudes fiscales, ce qui serait éthiquement immoral. Certains sites Internet conseillent logiquement de boycotter leurs productions et leurs spectacles pour inciter ces exilés fiscaux à un comportement plus solidaire… Le projet de Laurent Wauquiez de faire payer l’impôt aux « profiteurs d’en haut », dès lors qu’on vit trois mois en France[57], serait une excellente initiative. Sera-t-elle suivie ? Apparemment pas, puisqu’elle est passée aux oubliettes dès le lendemain…

Tous ces changements impliquent une éducation de qualité en profondeur qui en fasse la promotion… Les solutions passent aussi par un apprentissage de gestion des dirigeants, dont les premières qualités devraient être la probité et la moralité, le troisième la compétence mise prioritairement à la disposition du service public et des plus démunis… Une véritable approche humaniste perdue…

Des solutions ont été proposées qui ont fait l’objet de nombreux livres tirant les sonnettes d’alarme, mais sans être entendus… Nous les avons déjà cités. Il existe beaucoup de gens compétents de bonne volonté qui ont réfléchi à ces problèmes. Réunissons les, écoutons les, mettons en œuvre leurs solutions…

 

 

 

 

 

 



[1] Wallerstein, I. 2009. Comprendre le monde. Introduction à l’analyse des systèmes-monde. Paris, La découverte.

[2] Groupe de recherche de Nottale, Chaline et Grou.

[3] Nottale, L., Chaline , J. & Grou, P. 2010. Des fleurs pour Schrödinger. La relativité d’échelle et ses applications. Paris, Ellipses.

[4] La contingence est un terme qui s’oppose dans tous ses sens à nécessaire. On dit qu’un événement est contingent si, tout en étant soumis à des lois, il a la possibilité d’être ou de ne pas être.

[5] Montebourg, A. 2011. Votez pour la démondialisation. Paris, Flammarion.

[6] Marc Roche, Le Monde, 14/11/2011.

[7] Allessandro Mantovani, Le Monde. L’humanité du 28/10/2011.

[8] C’est une stratégie qui consiste à contracter simultanément un prêt et un emprunt sur deux devises distinctes et à des taux fixes ou variables ce qui permet d’effectuer des échanges de capitaux, des opérations de trésorerie non inscrites dans les bilans.

[9] Patrick Le Hyaric, Politique, L’Humanité, 13/11/2011.

[10] Roche, M. 2010. La banque. Comment Goldman Sachs dirige le monde. Albin Michel. 

[11] Davis, M. 2008. La stade Dubaï du capitalisme.Paris, Les Prairies ordinaires.

[12] Pagé, J.-P. 2009. Penser l’après-crise. Tout est à reconstruire. Paris, Autrement. Frontières.

[13] Le Yuan a été ancré au dollars sur la parité 8,277 yuan pour un dollar du marché de Shangaï, avec une marge de fluctuation limitée à +/- 0,18% le 1er janvier 1994 jusqu’au 21 juillet 2005 où il a été réévalué de 2,1% +/– 0,3% Cette sous-évaluation, selon les experts se situerait entre 15 et 25-30% (Bouveret, A., Mestiri, S. & Sterdyniak, H. 2006. la valeur du Yuan. Les paradoxes du taux de change d’équilibre. Revue de l’OFCE, 98. : 77-127.

[14] Directeur des études de Natixis, in : Liberté du 9/11/2011.

[15] prix Nobel d’Economie en 2001,

[16] Grou, P. 2010. L’argent, obscurantisme du XXIe siècle. Paris, Bruno Leprince.

[17] Arteta, S., Nora, D. & Philippon, La crise profite aux plus favorisés. Le Nouvel Observateur du 15/12/2011.

[18]  Klein, N. 2008. La stratégie du choc : la montée d’un capitalisme du désastre. Paris, Léméac/Actes Sud.

[19]George, S. 2001. ATTAC, Remettre l’OMC à sa place. Paris, Mille et Une Nuits.

 George, S. & Wolf, M.  2002. La mondialisation libérale. Paris, Grasset.

 George, S. 2004. Un autre monde possible, si… Paris, Fayard.

 George, S. 2007. La pensée enchaînée. Comment les droites laïque et religieuse se sont emparées de l’Amérique. Paris, Fayard.

[20] Reich, R. 2008. Supercapitalisme. Le choc entre le système économique émergent et la démocratie. Paris, Vuibert.

[21] Stiglitz, J.E. 2002. La Grande Désillusion. Paris, Fayard.

 Stiglitz, J.E. 2010. Le triomphe de la cupidité. Paris, Les liens qui Libèrent.

[22] Wallerstein, I. 2009. Comprendre le monde. Introduction à l’analyse des systèmes-monde. Paris, La Découverte.

[23] Morin, E. 2011. La Voie. Pour l’avenir de l’humanité. Paris, Fayard.

[24] Hessel, S. & Morin, E. 2011. Le chemin de l’espérance. ¨Paris, Fayard.

[25] Cohen, D. 2009. La prospérité du vice. Une introduction (inquiète) à l’économie. Paris, Albin Michel.

[26]  Grou, P. 2005. Impératif technologique ou déclin économique ? L’Harmattan, Paris, Questions contemporaines.

 Grou, P. 2007. Mondialisation économique et perspective d'un temps critique en fin du XXIe siècle : aboutissement d'une première période de l'humanité ? In : Les grands défis technologiques et scientifiques au XXIe siècle, Bourgeois, P. & Grou,P, eds. Paris, Ellipses.

Grou, P. 2009. Relativité d’échelle et sciences humaines. In : Nottale, L., Chaline, J. & Grou, P. 2009. Des fleurs pour Schrödinger. La relativité d’échelle et ses applications. Paris, Ellipses.

Grou, P. 2010. L’argent obscurantisme du XXIe siècle. Paris, Bruno Leprince.

[27] Pagé, J.-P. 2009. Penser l’après-crise. Tout est à reconstruire. Paris, Autrement, Frontières.

[28] Askenazy, P. et al. Manifeste d’économistes atterés : crise et dettes en Europe : 10 fausses évidences, 22 mesures en débat pour sortir de l’impasse. Paris, Les Liens qui libèrent.

[29] Le 15/11/2011.

[30] AFP du 30/11/2011.

[31] Le Parisien, 7/11/2011.

[32] Les Echos du 13/09/2011.

[33] Spéculation bancaire : les USA publient leur projet de réglementation Volcker. News-banques, AFP. 12/10/2011.

[34] Proposée par le prix Nobel d'économie, James Tobin en 1972, cette taxe se traduirait par  une taxation des transactions monétaires internationales afin de réduire la spéculation à court terme. Le taux proposé était faible, de 0,05 % à 1 %.

[35] ATTAC, est l’ Association pour une taxe Tobin d’aide aux citoyens. Ce mouvement s’efforce de reprendre le pouvoir sur le système financier. Voir : Harribey, J.-M. & Plihon, D. 2009. Sortir de la crise globale. Vers un monde solidaire et écologique. Paris, La découverte, Sur le vif.

[36] Le Mondedu 26/06/2011.

[37] Sapir, J. Réquisitionner les banques centrales ! Monde du 2 décembre 2011.

[38] Jean-Luc Schaffhauser. Une prochaine décennie sans croissance ? L’Atlantico, Un vent nouveau sur l’Info. 9/12/2011.

[39] Lamrami, D. 2011. Vers de nouvelles bulles spéculatives. Paris, Mélibée et Dris Lamrani, L’Europe s’asphyxie, sauvons la en dévaluant l’euro ! L’Atlantico, un nouveau vent sur l’Info du 10/12/2011

[40] Crée en 1994 contre les agences américaines qui prônent trop la privatisation et la libéralisation du marché au détriment des capacités réelles des Etats à créer de la valeur (Le Monde et AFP du 08/12/2011).

[41] Artus, P. Flash économie du 2/12/2009.

[42] Demmou, L. 2010. La désindustrialisation en France. Cahiers de la Direction du Trésor, 2010/01.

[43] Colletis, G. & Lung, Y. 2006. La France industrielle en question. Analyses sectorielles. La Documentation française.

[44] Doc. Douane. Gouv. Fr : le chiffre du commerce extérieur.

[45] Le Figaro Economie du 23/06/2011.

[46] Le Journal du dimanche, fin  2010.

 47  Dossier LYONDELLBASELL INDUSTRIES NV (LYB)basé aux Pays-Bas du 1/10/2011.

[48] Hirsch, M. 2011. La crise profite aux plus favorisés. Le Nouvel Observateur du 15/12/2011. Hirsch, M. et Bonnand, G. & Desmettre S. Rapport du 14/12/2°11, pour la Fondation Terra Nova : ‘Pour une régulation des hautes rémunérations’.

[49] Le Parisien, Economie du 24/08/2011 (Liliane Bettencourt et Jean-Paul Agon de L’Oréal, Michel Peyrelevade de Léonardo, Antoine Frérot de Véolia, Denis Hennequin d’Accor, Marc Ladreit de Lacharrière de Fimalac et Fitch Rattings, Christophe de Margerie de Total, Frédéric Oudéa de la Société Générale, Franck Riboud de Danone, Stephane Richard d’Orange, Louis Schweitzer de Volvo et Astra Zeneca, Marc Simoncini de Meetic, Jean-Cyril Spinetta d’Air-France et Areva, Philippe Varin de PSA et Claude Perdriel du Nouvel Observateur).

[50] L’expansion.com du 2/11/2011.

[51] Selon le FMI, le Brics qui abrite plus de 40% de la population mondiale devrait représenter 61% de la croissance mondiale en 2014.

[52] Grou, P. 2010. L’argent, obscurantisme du XXIe siècle. Paris, Bruno Le Prince.

[53] Id. op. cit.

[54] Morin, E. 2011. La Voie. Pour l’avenir de l’humanité. Paris, Fayard.

[55] Hessel, S. & Morin, E. 2011. Le chemin de l’espérance. Paris, Fayard.

[56] Chaline, J. & Grimoult, C. 2011. Les sciences de l’évolution et les religions. Paris, Ellipses.

[57] AFP du 16/11/2011.

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commentaires

R
Comment l'universalité de votre réflexion sur les problèmes de l'homme et la Terre vous conduit-elle à nier le réchauffement climatique actuel dont l'origine humaine est admise par la communauté scientifique ? Bien des courbes sont devenues exponentielles (démographie, inégalités, épuisement des ressources) au point que la rupture est proche. Ne vaudrait-il pas mieux vous soumegttre au catastrophisme ambiant et proposer des solutions plutôt que le "rien faire et voir".
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